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opaque. Si le corps reste transparent, et si dans ce corps le fluide éthéré se trouve distribué de telle sorte que son élasticité demeure la même en tous sens autour d’un point quelconque, les trois rayons polarisés dans lesquels se subdivise généralement un rayon de lumière, seront dirigés suivant la même droite ; et, comme la vitesse de la lumière sera la mème dans les deux premiers rayons, ceux-ci se confondront l’un avec l’autre. Il ne restera donc alors que deux rayons polarisés, l’un double, l’autre simple, ayant la même direction. Or, le calcul fait voir que dans le rayon simple la lumière sera polarisée suivant la direction dont il s’agit, tandis que dans le rayon double la lumière sera polarisée perpendiculairement à cette direction. Si les vibrations initiales des molécules lumineuses sont renfermées dans un plan perpendiculaire à la direction dont il s’agit, le rayon simple disparaîtra, et les vitesses propres des molécules dans le rayon double resteront constamment dirigées suivant des droites parallèles aux directions des vitesses initiales ; de sorte qu’à proprement parler, il n’y aura plus de polarisation. Alors aussi la vitesse de propagation de la lumière sera équivalente à la vitesse de propagation d’une onde plane, et la même en tous sens autour de chaque point. Or, la réduction de tous les rayons à un seul, et l’absence de toute polarisation dans les milieux où la lumière se propage en tous sens avec la même vitesse, étant des faits constatés par l’expérience, nous devons conclure de ce qui précède que dans ces milieux les vitesses propres des molécules éthérées sont perpendiculaires aux directions des rayons lumineux, et comprises dans les ondes planes. Ainsi l’hypothèse admise par Fresnel devient une réalité. Cet habile physicien, mal-