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lentes de composés différents, à travers des masses dans un état pâteux, ont pu produir des réactions particulières et des grouppements réguliers de molécules, que l’on n’obtient pas toujours par les opérations ordinaires de la chimic, dans lesquelles on ne dispose pas du temps comme dans la nature. Telle est l’idée qu’on peut se faire du mode de production de quelques-unes des substances que l’on trouve dans le sein de la terre. J’ai pensé que des recherches propres à appuyer cette théorie de faits positifs, devaient fournir des documents utiles à la géologie. En général, dans tous les phénomènes les causes n’excitent pas moins d’intérêt que les effets qui en découlent. Les causes premières nous seront à jamais inconnues, mais les causes secondaires, celles qui naissent de forces physiques, dont nous pouvons calculer les actions, rentrent dans le domaine de la philosophie, et sont livrées par conséquent à nos investigations.

Dans l’un de mes précédents Mémoires, j’ai montré l’usage que l’on peut faire de l’emploi de forces électriques à petites tensions, pour obtenir cristallisés des oxides métalliques et diverses espèces de combinaisons chimiques, Je vais prouver maintenant, par des faits incontestables, que les mêmes forces servent à produire d’autres composés analogues à ceux que l’on trouve dans la terre, et, en raison de la simplicité et de la généralité du principe employé, je rendrai probable la conjecture que la nature a pu employer un moyen semblable pour former les mêmes substances.

La première question à résoudre est celle-ci : Les substances minérales qui existent dans les filons out-elles été dissoutes primitivement dans un liquide qui, en disparaissant lentement, a permis aux molécules de s’arranger suivant les