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ont lieu pendant l’échauffement et le refroidissement des corps, font naître plusieurs conjectures, que je ne dois pas passer sous silence. Une partie de l’électricité atmosphérique ne serait-elle pas due à une cause semblable ?

Considérons un instant une portion de l’atmosphère dans un calme parfait et ayant partout la même température, l’état d’équilibre de son électricité ne saurait être troublé ; mais si, par une cause quelconque, il survient un courant d’air plus froid, qui pénètre cette portion, celle-ci se refroidira, prendra l’électricité négative et l’autre l’électricité positive. Le contact des molécules étant de peu de durée en raison de la vitesse du courant, chacune d’elles devra conserver une partie de l’électricité qui s’est dégagée pendant le changement de température. Si les portions qui se sont refroidies renferment des vapeurs aqueuses, elles se condenseront, s’empareront de l’électricité, et formeront un nuage chargé d’électricité négative. Dans le cas où l’air froid contient aussi des vapeurs, on a un nuage possédant l’électricité positive.

On a observé qu’en général l’air qui est à une certaine distance des maisons et des arbres possède l’électricité positive dans les temps froids et sereins ; cela se conçoit, car l’air froid, qui se trouve en contact avec la terre, après s’être échauffé à ses dépens, s’élève en raison d’une pesanteur spécifique moindre, et emporte avec lui l’électricité positive qu’il a prise pendant son réchauffement.

Je ne m’étendrai pas davantage sur les conséquences que l’on peut tirer des faits consignés dans ce Mémoire, lesquels faits sont de nature à établir de nouveaux rapports entre la