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que le feu, la lumière et l’électricité dépendent du même principe et ne sont que trois modifications différentes du même être. Ce n’est là qu’une hypothèse vague, fondée sur quelques faits, que l’on a voulu trop généraliser. Winterl précisa davantage les rapports immédiats qui peuvent exister entre la chaleur et l’électricité ; car il conçut le premier l’idée que la chaleur était formée des deux principes de l’électricité. Cette conjecture ne fut appuyée d’aucune expérience propre à établir une théorie.

MM. Thenard et Hachette découvrirent qu’en faisant passer la décharge d’une pile voltaïque dans un fil métallique suffisamment fin, ce fil devenait incandescent jusqu’à la fusion. Davy vint ensuite, et montra qu’en répétant l’expérience dans le vide avec deux morceaux de charbon en contact, fixés à chacun des pôles d’une forte pile, les éloignant successivement, l’intervalle compris entre eux devenait également incandescent. Ce fait important donna un degré de plus de vraisemblance à la manière de voir de Winterl.

M. Seebeck, en découvrant les courants thermo-électriques, a établi de nouveaux rapports entre la chaleur et le fluide électrique, rapports qui jusqu’à présent n’ont conduit à aucune découverte importante sur l’identité présumée de ces deux principes. Néanmoins, les faits qu’il a observés sont de nature à donner plus d’extension à la théorie de l’électricité.

M. Nobili, auquel la physique doit un grand nombre d’expériences ingénieuses et délicates, a envisagé la question d’une manière plus générale qu’on ne l’avait fait jusqu’à lui : il a cherché à prouver que tous les phénomènes électro - dynamiques sont dus au mouvement de la chaleur