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de l’instruction populaire sur le bonheur public et sur les mœurs.

L’auteur compare les quarante-trois départements qui envoient, proportionnellement à leur population, le plus d’enfants aux écoles primaires, avec les quarante-trois autres départements.

Il trouve que, dans les quarante-trois premiers, on ne compte qu’un enfant naturel par vingt-six enfants qu’ils envoient à l’école ; tandis que les quarante-trois derniers n’envoient que six enfants à l’école à raison de chaque enfant naturel.

L’auteur insiste d’une manière particulière sur ce qui est relatif à la moralité ; il trouve que, sous ce rapport, les départements éclairés l’emportent de beaucoup sur ceux qui sont livrés à l’ignorance.

M. Dupin montre ensuite que, dans les quarante-trois départements où l’instruction commune est la plus répandue, la longueur de la vie moyenne est de quarante ans cinq mois et six jours ; tandis que, dans les quarante-trois autres départements, elle est seulement de trente-huit ans et neuf mois : ce qui résulte de la différence de bien-être des deux populations, et de la prévoyance, des soins conservateurs, de la propreté, etc., qui prédominent chez la population la plus éclairée.

L’auteur présente ensuite, pour les divers arrondissements de Paris, des comparaisons analogues à celles qu’il a faites entre les divers départements de la France. Il prend pour base de ses recherches la Statistique de la Seine, dont plusieurs volumes ont été publiés. Il fait voir que les arrondissements de la capitale qui possèdent le plus de moyens d’instruction