Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/446

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

écrou à pans. En interposant, entre l’écrou et le couvercle, un anneau de plomb, ce métal s’introduisait, pendant le serrage, dans tous les interstices, de manière à fermer hermétiquement, même pour les plus fortes pressions.

Toute cette fermeture demandait impérieusement une matière sans défauts et un travail soigné. Le couvercle seul devait en effet pouvoir supporter, dans quelques expériences, un effort intérieur équivalent à près de kilogrammes ; et bien que les dimensions eussent été calculées dans les suppositions les plus défavorables, avant de faire usage de cette chaudière, il était prudent de l’essayer. C’est ce que nous avons d’abord voulu faire à l’aide d’une pompe à eau, telle que celles qui sont employées pour le service des presses hydrauliques. Pour appliquer à notre chaudière l’article du réglement concernant les essais préalables, il aurait fallu la soumettre à une pression de atmosphères ; mais, bien avant ce terme, quelques fissures du métal et plusieurs des joints rivés laissaient sortir une quantité d’eau égale à celle la pompe permettait d’injecter dans le même temps ; de sorte que la pression ne pouvait plus être augmentée. En faisant ces essais, nous avons eu l’occasion de remarquer dans quelles erreurs on peut être jeté quand on estime la pression, comme on le fait ordinairement, par une soupape conique chargée d’un poids qui doit être soulevé. Indépendamment de la difficulté de connaître l’étendue de la surface exposée à la pression intérieure, l’adhérence très-variable de la soupape, selon sa position, avec les parois de la cavité où elle est reçue peut occasionner des différences énormes, quoique la pression que