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On voit, en effet, dans l’expérience que je viens de décrire, qu’un obstacle quelconque, apporté au mouvement de l’air du côté de l’orifice, a pour résultat de faire avancer la surface nodale de ce côté, c’est-à-dire de raccourcir la colonne vibrante. Quoi qu’il en soit, il est certain que, avec les gaz les plus différents par leurs propriétés physiques, tels que le gaz hydrogène et le gaz acide carbonique, la surface nodale était exactement à la même place. Ce point était trop capital pour que je ne cherchasse pas à le mettre hors de doute ; aussi ne l’ai-je admis comme un fait positif et général, qu’après l’avoir vérifié sur six gaz différents : mais, ce principe une fois reconnu, il est évident qu’il suffit de constater les nombres de vibrations correspondant aux tons obtenus des mêmes tuyaux, parlant successivement avec tous les fluides élastiques ; ces nombres exprimeront les rapports des vitesses de propagation du son dans les divers fluides. On pourra donc déterminer, par un calcul très-simple[1], la valeur du rapport de la chaleur spécifique sous une-pression constante, à la chaleur spécifique sous un volume constant pour tous les fluides élastiques autres que l’air atmosphérique ; la valeur de ce mème rapport étant donnée, quant à ce dernier fluide, par la comparaison de la vitesse réelle de

  1. Soient et les nombres de vibrations en une seconde de deux sons rendus par le même tuyau, le premier avec l’air atmosphérique, le deuxième avec un autre gaz d’une densité celle de l’air étant le rapport des deux chaleurs spécifiques à pression constante et à volume constant, pour l’air ; la quantité analogue pour l’autre gaz ; on a la relation très-simple : est la seule quantité inconnue.