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j’attachais une grande importance à la détermination qui fait l’objet de ces recherches, je voulus reconnaître moi-même quel genre d’obstacles il fallait surmonter. Je construisis donc un appareil qui permit de comparer le plus nettement possible les sons donnés par le même tuyau, que l’on ferait parler successivement avec divers fluides élastiques, et de rechercher comment les surfaces nodales se déplaçaient en substituant un fluide à un autre ; soupçonnant que l’impulsion variable pour les divers gaz pouvait influer sur le résultat, je me suis attaché à rendre les expériences plus exactement comparables.

Le tuyau de flûte, placé dans une grande caisse de bois doublée de plomb en dehors et en dedans, et convenablement étayée dans l’intérieur pour supporter extérieurement la pression de l’atmosphère, recevait d’un gazomètre, à pression constante, le fluide élastique préalablement desséché par un sel déliquescent ou par de la chaux caustique. Sur la face de la caisse opposée à celle qui était traversée par le porte-vent, on avait pratiqué trois ouvertures : l’une, bouchée par un disque de glace, derrière lequel était un thermomètre ; l’ouverture du milieu communiquait avec un large tube de verre qui pouvait être fermé par un bouchon à vis ; enfin, la troisième ouverture laissait passer, à travers une boîte à cuir, une longue tige rodée qui servait à introduire un piston dans le tuyau, afin de connaître la position de la surface nodale. Après avoir fait le vide dans la caisse à l’aide d’un tube de plomb que l’on vissait sur la machine pneumatique, on la remplissait avec un fluide élastique ; puis, en ouvrant le bouchon à vis, l’écoulement du gaz qui faisait parler le tuyau continuait sous la pression constante de l’atmosphère,