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Ainsi ce nouveau mode d’ébranlement, qui doit produire des mouvements parallèles à l’axe du tuyau, conduit encore à une vitesse trop faible ; mais cela tient, sans doute, à ce que l’orifice se trouve plus ou moins obstrué par la présence de la lame solide vibrante. Dans la 2^2 expérience, où la lame élastique couvre une plus grande partie de l’orifice, on voit, en effet, que la différence est plus grande : au surplus, comme il s’agirait ici de comparer les intensités de plusieurs sons successifs, on ne pourrait pas espérer d’un procédé fondé sur ce principe, une précision suffisante pour l’objet qui nous occupe.

Il me paraît bien établi, par les expériences ci-dessus rapportées, que la relation indiquée par la théorie entre la vitesse du son dans l’air libre, et la longueur, telle qu’on sait l’observer, des concamérations qui se forment dans un tuyau de flûte, ne se vérifie pas exactement : j’avais en vue quelques autres expériences propres à manifester d’une manière plus évidente la cause de cette discordance ; mais, afin de ne pas m’écarter du sujet principal de mes recherches, j’ai préféré, pour le moment, de m’assurer si l’erreur, quelle qu’en soit la cause, n’affecterait pas proportionnellement la mesure de la vitesse de propagation du son dans tous les fluides élastiques. J’avoue que, en lisant un Mémoire de M. Biot sur ce sujet[1], je me sentis presque découragé, en voyant que le même tuyau enflé successivement avec plusieurs fluides élastiques se trouvait partagé en colonnes vibrantes de longueurs fort inégales ; cependant, comme la cause de cette inégalité ne me parut pas très-clairement expliquée, et que, d’ailleurs,

  1. Bulletin de la Société philomatique ; 1816, p. 192.