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pérature de la colonne d’air pendant les diverses périodes de ses oscillations. La vitesse de propagation du son serait-elle donc moindre dans une colonne cylindrique isolée de fluide élastique que dans le même milieu indéfiniment étendu dans tous les sens, comme M. Poisson a reconnu que cela devait être pour un milieu à l’état solide ? La différence de constitution des solides et des fluides élastiques rend cette conjecture peu probable. La discordance que nous observons entre les résultats de la théorie et ceux du calcul, me paraît tenir beaucoup plus vraisemblablement à ce que l’on suppose, dans la théorie mathématique des tuyaux de flûte, que les vibrations s’exécutent parallèllement à l’axe du tuyau, et qu’il n’y a aucun mouvement dans le plan perpendiculaire à cette ligne ; ce qui n’a pas lieu avec le mode d’embouchure généralement employé, ainsi que M. Savart s’en est assuré par des expériences très-concluantes[1]. Je suis très-porté à croire aussi, d’après l’ensemble de mes observations, que les surfaces nodales qui s’établissent quand le tuyau est ouvert, ne sont pas de la mème forme et n’occupent pas le mème lieu lorsqu’on. obtient le même ton du tuyau après l’’introduction du piston.

J’ai voulu savoir si , avec un mode d’ébranlement plus conforme aux suppositions de la théorie, on arriverait à une solution plus exacte. J’ai donc cherché à ébranler la colonne d’air renfermée dans un tuyau bouché par un bout, en faisant vibrer, à l’extrémité ouverte, une lame élastique dont le ton pouvait être déterminé fort exactement : c’était d’abord un simple diapason, dont je plaçais une des branches

  1. Annales de Chimie et de Physique, t. xxix, p. 406.