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campagnes ont suffi pour déterminer les contours des côtes, lever le plan des ports, placer les écueils, et reconnaître la profondeur de l’eau dans toutes les passes à tous les mouillages.

Vingt-huit ou trente cartes ou plans formeront la collection des cartes de cette île, et l’on est fondé à croire que l’on a marqué sur ces cartes tous les écueils qui pourraient compromettre la sûreté des bâtiments ; on en a, pour ainsi dire, acquis la certitude, parce que les localités ont permis d’employer un moyen connu par les pêcheurs du pays. Au large de toutes les parties saillantes de la côte où l’on pouvait craindre que les contreforts des montagnes, en se continuant sous l’eau, donnassent lieu à quelque écueil isolé, on a promené dans la mer, à une profondeur que ne peut jamais atteindre la quille des plus grands bâtiments, un cordage qui ne pouvait pas manquer de rencontrer les têtes de roches dangereuses, dont il a été ensuite facile de déterminer la position ; cet ingénieux procédé a fait découvrir sur les côtes de Corse deux ou trois écueils de cette nature. Plusieurs cartes ont déjà été publiées, et l’on espère que le reste paraîtra dans le courant de 1828.

La belle collection de cartes des côtes du Brésil, dont les matériaux ont été recueillis pendant la campagne dirigée par M. le contre-amiral baron Roussin, alors capitaine de vaisseau, a été publiée, et est généralement connue. Toutes les côtes depuis l’île Sainte-Catherine jusqu’à Maranham sont comprises dans 14 cartes ou plans. Il faut y ajouter la carte de l’embouchure de la rivière de Cayenne et de ses environs : c’est le travail particulier du bâtiment qui naviguait de concert avec la Bayadère, commandée par M. le baron Roussin ; on le doit à M. Gressier, ingénieur hydrographe.