Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/396

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de l’ancienne théorie, mais la vitesse observée dans l’atmosphère, la coïncidence, que Bernoulli avait cru remarquer, n’existe plus : car on trouve que, dans son expérience, le ton rendu par le tuyau de pieds fermé par un bout, devrait être, à la température ordinaire de de vibr. par seconde, au lieu de donné par la corde vibrante. L’expérience de Bernoulli était donc insuffisante pour la vérification dont il s’agit. Le même géomètre avait indiqué un procédé fort ingénieux, et qui paraît susceptible d’une grande exactitude, pour mesurer la longueur des colonnes d’air qui vibrent à plein orifice. Ce procédé consiste, comme l’on sait, à enfoncer un piston gradué dans le tube sonore, jusqu’à ce que celui-ci rende le même ton que lorsqu’il était ouvert. La distance de la surface antérieure du piston à l’orifice du tube est prise pour la longueur de la colonne d’air vibrant à plein orifice dans le tuyau, bouché par un bout, qui serait à l’unisson du premier. C’est ce moyen que j’ai d’abord employé sur des instruments de longueurs très-différentes. en y joignant la détermination du nombre exact de vibrations correspondant à chaque son. Pour ce dernier élément, la sirène de M. Cagniard de Latour[1] m’a paru ne rien laisser à désirer. Quand on s’est familiarisé avec cet instrument, la précision de ses indications est presque illimitée. La sirène dont je me sers habituellement porte un disque mobile assez épais pour conserver une vitesse invariable pendant les intermittences très-courtes du courant qui la fait parler. Une soufflerie d’un orgue de Grenié, qui permet d’augmenter à vo-

  1. Annales de Chimie et de Physique, t. xii, p. 167, et t. xviii, p. 438.