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gazomètre muni d’une éprouvette qui laissait juger le degré de pression initiale. Cette pression était ordinairement de centimètres d’eau.

Pour mettre sa théorie à l’épreuve, Daniel Bernoulli avait déjà comparé les tons rendus par deux tuyaux de longueurs différentes, fermés par une de leurs extrémités[1], mais l’un des deux tons était obtenu en soufflant avec la bouche, à quelque distance, dans un tuyau fermé par un bout : tous ceux qui ont fait cette expérience savent que le son produit ainsi n’est, ni assez distinct, ni assez soutenu pour que l’on puisse garantir une grande précision dans les accords. D’ailleurs, de cette manière, on ne pourrait vérifier que la relation qui existe entre la longueur des colonnes vibrantes et les intervalles musicaux qui leur correspondent ; mais il a aussi cherché à déterminer, par expérience, le nombre absolu de vibrations d’un son rendu par un tuyau d’une longueur donnée.

Sa formule indiquait vibrations par seconde pour le ton d’un bourdon de pieds, et le nombre de vibrations déterminé par une corde à l’unisson était de La coïncidence semblait parfaite ; cependant, si l’on examine les données du calcul, on voit qu’il prend pour le rapport de la densité du mercure à celle de l’air d’une force élastique de p.; ce qui supposerait une température de centigrades, supérieure de beaucoup, sans doute, à celle que possédait l’air au moment de l’expérience, et qui n’est point indiquée ; enfin, si l’on fait entrer dans la formule, non plus la vitesse déduite

  1. Mémoires de l’Académie des Sciences de Paris ; 1762, p. 467.