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venir de ce que Newton et les géomètres qui depuis étaient parvenus au même résultat que lui, n’avaient point eu égard, dans le calcul, aux variations de température qui accompagnent les changements subits de densité dans les fluides élastiques. MM. Biot[1] et Poisson[2] firent voir, en effet, que, en tenant compte de cette cause, la vitesse calculée devait se rapprocher davantage de la vitesse réelle. Toutefois, on ne possédait point alors les données physiques indispensables pour vérifier complètement l’exactitude de cette conjecture[3].

Plus tard, M. de Laplace soumit cette idée à un nouvel examen, et prouva que la vitesse réelle du son devait s’obtenir en multipliant la vitesse calculée d’après la formule de Newton, par la racine carrée du rapport de la chaleur spécifique de l’air, sous une pression constante, à la chaleur spécifique du même fluide, sous un volume constant[4].

M. Poisson[5] parvint aussi au même théorème par un calcul plus direct et complètement débarrassé des hypothèses fort peu probables que l’auteur de la mécanique cé-

  1. Journal de Physique, t. lv, p. 173.
  2. Journal de l’École polytechnique, 14e Cahier, p. 362.
  3. C’est, sans doute, par inadvertance que le savant auteur du premier des deux Mémoires que nous venons de citer, cherche à déduire, de la seule connaissance du coefficient de la dilatation des gaz, l’élévation de température qui résulterait, dans l’air, d’une compression déterminée. (Mémoire cité, p. 181).
  4. Annal. de Chim. et de Phys., t. iii, p. 238; et Mécanique céleste, t. v, p. 123.
  5. Annal. de Chim. et de Phys., t. xxiii, p. 337; et Connaissance des Temps, 1826, p. 257.