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d’autant plus exacte, que les fluides que l’on compare ont une élasticité moindre.

C’est surtout ce dernier résultat, c’est-à-dire la diminution du temps nécessaire pour produire le même effet thermométrique, dans le même volume d’un gaz de plus en plus raréfié, qui a paru à MM. de La Rive et Marcet un argument sans réplique en faveur de leur procédé ; et, dans un nouveau travail, dont un extrait nous a été communiqué dans la dernière séance de l’Académie, ils reproduisent la même idée qu’ils avaient déjà énoncée dans le premier Mémoire savoir : que, puisque leur appareil est assez sensible pour montrer la diminution de capacité qui tient au changement de densité, il doit encore l’être suffisamment pour accuser la différence de capacité qui tiendrait à la diversité de nature ; mais il me semble que, pour rendre ce raisonnement péremptoire, il faudrait commencer par prouver que l’inégalité des temps de réchauffement de volumes égaux du même gaz pris avec des densités différentes, dépend exclusivement de l’altération survenue dans la chaleur spécifique. Essayons de vérifier si les résultats en question peuvent se concilier avec cette supposition.

On trouve, dans le Mémoire de MM. de La Rive et Marcet[1], une série d’observations relatives à l’air atmosphérique, d’une force élastique comprise entre 65 et 26 centimètres. Au lieu des temps employés pour un réchauffement égal, dans les divers cas, c’est le nombre des degrés de température gagnés pendant le même temps qui est indiqué ; ce qui rend la com-

  1. Annal. de Chim, et de Phys., t. xxxv, p. 28.