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doute qu’un rayonnement à petites distances, est d’une nature très-différente du transport des parties du fluide inégalement chaudes, lequel constitue, à proprement parler, la conductibilité des gaz. Pour se rendre raison du résultat observé par MM. de La Rive et Marcet, et qui me parait se rattacher encore à cette dernière propriété et non à la capacité, il faut se rappeler 1o que les quantités absolues de chaleur prises par les gaz, dans ces expériences, formaient une si petite fraction de la chaleur totale du système, qu’on peut ne pas y avoir égard. 2o Que les temps employés par les divers gaz pour s’échauffer d’un même nombre de degrés, dépendent exclusivement, dans les conditions de l’expérience dont il s’agit, de la rapidité plus ou moins grande du mélange des parties intérieures du fluide avec les parties extérieures, qui reçoivent seules la chaleur, par communication immédiate des parois de l’enveloppe. 3o Que, à force élastique égale pour tous les fluides ayant la même force élastique, ces temps différeraient d’autant plus entre eux que l’excès de température du même vase serait plus considérable ; de sorte que si ses parois s’échauffaient très-lentement, la différence pourrait devenir insensible. 4o Que dans le mouvement progressif de la température, le gaz doit toujours indiquer une moyenne inférieure à la température réelle des parois au même instant ; mais que le mélange des parties inégalement chaudes d’un même gaz se faisant d’autant plus rapidement que ses molécules sont plus distantes ou que sa force élastique est plus petite, la quantité dont la température du fluide est en retard sur celle du vase, doit diminuer avec l’élasticité de ce fluide, et l’égalité du réchauffement des gaz de nature diverse, paraître