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grande des divers fluides. Suivant la disposition des appareils, on était porté à tirer des conséquences contraires sur l’ordre de supériorité des gaz relativement à la chaleur spécifique. Ainsi, dans le cas où c’était un thermomètre plongé dans la masse fluide, le gaz le plus facile à mettre en mouvement produisait un effet plus marqué ; ce qui devait le faire regarder comme possédant une capacité plus grande[1]. Si l’on recherchait, au contraire, les temps que deux volumes égaux de gaz différents exigeaient pour se mettre en équilibre de température avec les parois, c’est le gaz le plus mobile qui demandait le moins de temps, et qui paraissait avoir la capacité la plus faible[2].

MM. de La Rive et Marcet ont pensé qu’ils pourraient se mettre à l’abri des effets de la conductibilité en employant quelques-unes des précautions que nous avons indiquées dans notre Mémoire sur la chaleur spécifique des corps solides[3]. Au lieu d’échauffer brusquement l’enveloppe, ils l’ont placée dans une enceinte vide, dont les parois étaient maintenues à une température constante et peu supérieure à celle des gaz. Dès lors, ils n’ont plus aperçu de différence sensible entre les températures prises, pendant le même temps, par tous les gaz ; d’où ils ont conclu que tous possèdent, à volume égal, la même capacité pour la chaleur.

Quoique l’on désigne par le même nom, dans les solides et les gaz, la propriété de transmettre la chaleur, il ne faut pas oublier que la conductibilité des solides, qui n’est sans

  1. Mémoires d’Arcueil, t. i, p. 201.
  2. Journal de Physique, novembre 1819, t. lxxxix, p. 337.
  3. Annal. de Chim. et de Phys., t. x, p. 400.