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clusion que M. Haycraft; avec cette différence, cependant, que la loi annoncée par celui-ci se rapporte aux gaz soumis à une pression égale et constante, tandis que MM. de La Rive et Marcet supposent un volume constant. Le talent bien connu de ces jeunes physiciens, le soin avec lequel les observations paraissent avoir été faites, la simplicité de la loi, sa coïncidence avec les résultats de M. Haycraft, tout semble concourir pour donner une grande probabilité à l’opinion des savants Génevois. Cependant, si l’on soumet à un examen réfléchi les principes sur lesquels repose leur méthode expérimentale, on ne tarde point à s’apercevoir que le phénomène auquel ils ont eu recours, est trop complexe pour qu’il soit possible d’en tirer une mesure de la chaleur spécifique des gaz.

C’est en observant le refroidissement ou le réchauffement d’un mème volume de tous les gaz contenus dans le même vase, et placé sous les mêmes influences, qu’ils ont cru pouvoir déterminer les rapports de leur chaleur spécifique. En thèse générale, il existe, en effet, une relation nécessaire entre la chaleur spécifique d’un corps et le temps qui s’écoule pendant qu’il subit une certaine variation thermométrique, sous l’influence d’une cause extérieure.

Nous avons fait connaitre, Petit et moi[1], les précautions qu’il convient de prendre à l’égard des corps solides, pour que la relation dont il s’agit se présente de la manière la plus simple, et que l’observation du temps de refroidissement ou de réchauffement donne immédiatement le rapport des cha-

  1. Annal, de Chim. et de Phys., t. x, p. 400.