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penses annuelles des concessionnaires du chemin. Ce prix se réduirait, dans l’exemple que nous avons choisi, à au lieu de Pour que le transport par eau présentât le même avantage, il faudrait que le kilomètre de longueur de canal ne coûtât que fr. au lieu de fr.

L’emploi des machines à vapeur, comme locomotives, sur les chemins de fer, est encore en Angleterre l’objet d’une grande question, que M. Girard aborde aussi dans son Mémoire. « Quand même, dit-il, on admettrait, avec les partisans de ce moyen, qu’il offre plus d’économie que l’usage des chevaux, il est essentiel d’observer que le combustible à la consommation duquel ces machines doivent la production de leur force motrice, est chaque jour enlevé à des dépôts naturels que leur vaste étendue ne rend pas néanmoins inépuisables. La valeur de ce combustible s’élèvera donc, non-seulement avec le prix de toutes choses, mais encore à mesure qu’il deviendra plus rare, ou plutôt à mesure qu’on craindra davantage qu’il ne le devienne. Les calculs économiques que l’on fonderait sur sa valeur ne conviennent qu’à un état de choses transitoire, et ne peuvent être admis que sous cette réserve. L’emploi des chevaux n’est pas sujet aux mêmes chances ; les forces motrices qu’ils sont propres à développer out pour aliment les productions du sol, que la nature renouvelle chaque année, et qu’elle continuera de reproduire avec d’autant plus d’abondance que l’agriculture fera plus de progrès. Si de telles vérités ont été senties en Angleterre, combien à plus forte raison, dit M. Girard, doit-on en être frappé en France, dans un pays dont le sol cst plus fertile et où les mines de charbon sont beaucoup plus rares.