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tenir la machine en activité. Cette analogie nous a paru digne de remarque.

Ayant pris pour exemple un canal de 60000 mètres de longueur, dont la pente totale de est rachetée par cent écluses de centimètres de chute, nous avons trouvé que le prix de l’eau dépensée pour le parcourir était de tandis que le prix du temps employé à la manœuvre des écluses n’était que de c’est-à-dire dix-huit fois moindre environ ; nous avons trouvé aussi que pour rendre la moindre possible la dépense du trajet de ce canal en eau et en temps, évaluée en argent, il fallait réduire centimètres la chute de ces écluses, c’est-à-dire à moins du quatorzième de la chute dont l’usage a prévalu dans les divers canaux qui ont été ouverts jusqu’à présent.

L’objection qu’on a tirée contre le système d’écluses à petites chutes, de l’excès de temps employé à en traverser un plus grand nombre rachetant une chute donnée, est donc tout-à-fait dénuée de fondement ; et comme par l’adoption de ce système on obtient évidemment une économie plus ou moins considérable dans la dépense d’eau qui a lieu au passage des écluses, et une réduction importante dans les frais de leur construction, il ne peut plus rester de doutes sur les avantages qui lui sont propres.

(61) Au surplus quand on soumet à des calculs théoriques des matières analogues à celles que nous avons traitées, il ne faut pas prétendre appliquer les résultats de ces calculs dans toute la rigueur mathématique ; on est obligé de mettre en œuvre des matériaux que la nature n’a pas doués de toutes les propriétés qu’on leur suppose, et il n’est pas toujours permis de compter, pour le meilleur emploi du temps, sur