Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/274

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

possible, la détermination de cette chute dépend en général de la solution d’une équation du 3e degré.

(59) Lorsqu’on recherche le plus grand avantage d’une écluse multiple qui rachète une pente donnée, eu égard au nombre de sas qui la composent et au nombre de bateaux dont sont formés les convois qui la traversent, il est évident que ces deux nombres dépendant toujours l’un de l’autre, on peut les représenter par les coordonnées d’une certaine courbe : dans la pratique, la construction de l’écluse multiple étant nécessairement antérieure à l’usage du canal, le nombre des sas dont elle est composée, est nécessairement la variable indépendante d’après laquelle le nombre de bateaux des convois qui la traversent doit être déterminé ; et comme il n’est pas présumable que l’on puisse constamment réunir en convoi précisément le même nombre de bateaux pour le passage de cette écluse, il faut regarder le nombre de bateaux indiqué par le calcul comme celui dont il convient de se rapprocher le plus possible.

(60) L’application que nous avons faite des propositions théoriques auxquelles nous sommes parvenus, montre que la valeur de l’eau employée à l’entretien d’un canal de navigation, est de beaucoup supérieure à la valeur du temps employé à la traversée de ses écluses dans le mouvement plus ou moins actif imprimé aux bateaux qui naviguent sur un canal ; l’eau qui l’alimente est la matière de leur force motrice comme un combustible quelconque est la matière de la force motrice d’une machine à vapeur ; or, la valeur de ce combustible, à moins qu’on ne l’emploie dans la mine qui le produit, est toujours beaucoup plus considérable que le prix du temps des ouvriers chargés de surveiller sa combustion pour