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et son intérêt sont connus, et que d’ailleurs on est censé connaître la consommation annuelle et journalière de l’eau pour le passage des écluses, il est aisé d’en déterminer rigoureusement le prix du mètre cube.

Quant à la valeur du temps, le prix d’achat des bateaux, leur durée, le bénéfice que retire leur propriétaire de leur loyer, le salaire des bateliers qui les conduisent, et celui des hommes ou des chevaux qui les mettent en mouvement étant assignés d’avance, on peut aisément connaître la valeur en argent de la journée d’emploi d’un bateau et des divers agents auxquels il est confié ; la valeur de l’unité de temps se trouve ainsi déterminée, et par suite la dépense en argent du temps employé par ce bateau au passage d’une écluse simple ou multiple.

(58) Ces déterminations obtenues, on assigne facilement l’avantage de tel système de chute d’écluses sur tel autre système, en rendant le plus grand possible le rapport de l’effet utile de la navigation sur le canal, à la cause de cet effet.

Or, cet effet utile est toujours le produit de la masse transportée par le chemin qu’elle parcourt dans les directions horizontale et verticale.

D’un autre côté la cause de cet effet est évidemment la dépense d’eau et de temps qu’il faut faire en argent pour effectuer le mouvement du bateau, et de son chargement d’un point à l’autre du canal.

Si donc on divise l’effet utile par cette dépense totale, et qu’on regarde la chute des écluses comme variable, on obtiendra en égalant à zéro la différentielle de ce rapport, la chute qu’il convient de donner aux écluses pour que l’avantage du canal sur lequel elles sont établies, soit le plus grand