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minue simultanément les dépenses d’eau et de temps pour le passage d’une écluse multiple : 1o en la composant d’un plus grand nombre de sas ; 2o en répartissant une quantité donnée de marchandises sur un plus grand nombre de bateaux, avantage de la petite navigation sur la grande qui n’avait point encore été remarqué.

(57) Sous quelque point de vue qu’on considère la navigation des canaux artificiels, le passage de leurs écluses donne toujours lieu à deux sortes de dépenses distinctes : celle de l’eau tirée du bief de partage, et celle du temps employé à la traversée des écluses. Dans certains cas, il y a diminution de dépense d’eau et augmentation de dépense de temps ; le contraire arrive dans d’autres circonstances ; enfin, en combinant le nombre de bateaux d’un convoi avec le nombre de sas accollés des écluses multiples, on obtient une double économie dans la dépense de l’eau et du temps.

Ces deux dépenses ne peuvent être comparées entre elles qu’autant qu’on les ramène à une mesure commune, c’est-à-dire qu’on les évalue en argent. L’évaluation en argent de l’eau consommée pour l’entretien de la navigation sur un canal, est l’objet d’une question nouvelle ; la solution que j’en ai donnée, est déduite des considérations les plus simples.

Il en résulte que la valeur de l’eau dont il s’agit, est égale au capital du revenu net que l’on retire du canal, moins le capital qui représente la valeur des terrains qu’il occupe, et des matériaux qui sont entrés dans la construction de ses divers ouvrages. L’eau dépensée annuellement pour la navigation, équivaut donc rigoureusement à l’intérêt du capital qui représente la valeur de cette eau, et comme ce capital