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multiple qui rachèterait la même pente. Il résulte de cette comparaison, qu’il y a toujours économie de temps, d’autant plus grande dans la traversée de l’écluse multiple que le nombre de bateaux du convoi et celui des sas de l’écluse sont plus considérables ; d’où l’on tire cette conclusion générale : qu’en ayant seulement égard au temps employé à parcourir un canal de navigation, il conviendrait, pour abréger la durée de ce trajet, de distribuer la pente de ce canal en écluses multiples, et d’y faire naviguer les bateaux en convois.

Mais il ne s’agit pas seulement d’économiser le temps, il s’agit surtout de diminuer autant que possible la consommation de l’eau nécessaire à la navigation. On y parvient évidemment par la réduction des chutes des écluses ; et nous avons vu, dans nos précédents mémoires, comment cette réduction doit s’opérer, lorsque ces écluses sont isolées.

(56) Il nous restait à rechercher dans celui-ci la dépense d’eau qu’occasionne le passage d’un seul bateau ou d’un convoi de bateaux à travers une écluse multiple. Dans le premier cas, la dépense d’eau pour le double passage d’un seul bateau montant et descendant est la même, quel que soit le nombre de sas dont l’écluse multiple est composée ; dans le second cas, c’est-à-dire, pour le double passage de plusieurs bateaux cheminant en convoi, la dépense d’eau est toujours d’autant moindre que l’écluse multiple est divisée en un plus grand nombre de sas.

Et comme au-delà d’un certain nombre de bateaux, un convoi franchit une écluse multiple d’autant plus promptement que sa chute totale est divisée en un plus grand nombre de chutes partielles, il résulte de notre théorie, que l’on di-