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l’une ou l’autre de ces manœuvres, n’était communément qu’une faible partie de celui qui est nécessaire pour faire parcourir à un bateau les biefs successifs d’un canal. Nous avons recherché ensuite, sous la forme la plus générale, l’expression du temps du remplissage, et de l’évacuation des sas accolés d’une écluse multiple, et nous avons indiqué comment cette question se simplifie dans l’usage ordinaire. Lorsque l’écluse multiple rachète une pente donnée, le temps de la montée et de la descente d’un bateau isolé croît évidemment avec le nombre des sas qui la composent ; mais il n’en est pas ainsi lorsque les bateaux cheminent en convoi : il existe un certain rapport entre le nombre de bateaux dont ce convoi est composé et celui des sas de l’écluse multiple qu’il doit traverser pour que le temps qu’il emploie à ce passage soit un minimum.

En général, le nombre de bateaux d’un convoi, celui des sas d’une écluse multiple, et le temps de sa traversée par ce convoi, sont les trois coordonnées d’une surface courbe, dont nous avons donné l’équation.

Faisant l’application des propositions théoriques auxquelles nous avons été conduits au cas généralement connu des sas accolés de l’écluse de Rogny sur le canal de Briare, nous avons fait voir que si un convoi était composé de plus de six bateaux, il lui faudrait plus de temps pour franchir les sept écluses actuelles de Rogny, qu’il ne lui en faudrait pour franchir vingt-quatre écluses qui racheteraient la même chute qui est totale de

(55) Nous avons comparé ensuite le temps qu’un convoi employerait à traverser une suite d’écluses simples au temps qu’il employerait à traverser les sas accolés d’une écluse