Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/242

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est-à-dire, qu’un convoi formé d’un nombre quelconque de bateaux emploiera toujours plus de temps à traverser successivement un certain nombre d’écluses simples d’égale chute, qu’il n’en emploiera à traverser un corps d’écluse multiple qui rachèterait la même pente par un nombre de sas accollés égal à celui des écluses simples.

D’où il suit qu’en ayant seulement égard au temps employé à parcourir un canal de navigation, il convient, pour abréger la durée de ce trajet, de distribuer la pente de ce canal en écluses multiples, et d’y faire naviguer les bateaux en convois.

(22) Dans les recherches qui vont suivre sur le plus ou moins d’avantages que présentent les canaux de navigation, eu égard aux dépenses simultanées d’eau et de temps qu’occasionne, à raison de la chute de leurs écluses, le mouvement des bateaux qui y circulent, nous aurons besoin de connaître le volume d’eau dépensé pour l’ascension ou la descente, soit d’un seul bateau, soit d’un convoi de bateaux par une écluse multiple. Il nous reste à nous occuper de cette détermination avant d’aller plus loin, car il n’a été question dans notre premier Mémoire que de la dépense d’eau par des écluses simples.

Ne considérons d’abord qu’un seul bateau, montant ou descendant à travers une écluse multiple dont les sas ont des chutes égales. (Fig. 1 et 2.) L’eau est à son niveau naturel dans les sas lorsque sa hauteur y est égale à la profondeur d’eau du canal , c’est-à-dire au plus grand tirant d’eau des bateaux qui le fréquentent ; chacun des sas contient alors un prisme d’eau que désigne sous le nom de prisme de flottaison.