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Lorsque M. Fresnel eut publié sa belle découverte de la variabilité des deux vitesses dans les cristaux à deux axes, M. Biot chercha à employer ce caractère expérimental, comme nous venons de le dire ; et il obtint des formules qui, s’accordant avec celles de M. Fresnel pour les cristaux observés jusqu’alors, pouvaient s’adapter également au cas où la nature viendrait à offrir la généralité plus grande de phénomènes non symétriques autour des deux axes. D’après cela, M. Biot se borna à déposer dans un paquet cacheté ses formules, et la méthode qu’il avait employée pour y parvenir. Mais il vient de les reprendre, pour les appliquer à cette extension des phénomènes qu’il a reconnue dans un minéral jusqu’alors assez rare à l’état de transparence parfaite. Ce minéral est le pyroxène diopside du Tyrol. Il s’offre ordinairement en prismes alongés, dans lesquels les axes de double réfraction sont placés de manière que l’un fait, avec l’axe longitudinal des prismes, un angle à très-peu près de et l’autre un angle de ce qui donne pour leur inclinaison mutuelle. Maintenant, si l’on taille dans le diopside des plaques à faces parallèles, suivant des sens respectivement perpendiculaires à ces deux directions, on trouve que ces plaques, placées entre deux tourmalines, offrent des anneaux dont la configuration n’est pas la même, près de l’un et l’autre axe, quand on les tourne dans leur propre plan : il n’y a que deux positions rectangulaires entre elles où l’accord ait lieu ; et il y a dissymétrie dans toutes les autres. L’axe transversal, le plus oblique à la longueur des prismes, offre les phénomènes ordinaires à tous les autres cristaux ; mais l’axe longitudinal présente, près du centre des anneaux, lorsqu’on tourne les plaques, des distorsions tout-à-fait inusitées, quoique régu-