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pense de construction des écluses, et leur nombre sur une partie de canal dont les extrémités sont données, et nous sommes parvenus à démontrer, 1o que les chutes d’écluses demeurant telles qu’on est dans l’usage de les établir, la dépense de leur construction s’accroît plus rapidement que leur nombre n’augmente : 2o qu’il est toujours possible de racheter une pente déterminée, par des écluses de chute différente, dont la dépense de construction soit la même. Ce dernier théorème, d’une application facile à la pratique, lève toutes les objections que l’on fondait sur la prétendue augmentation de dépense de ces ouvrages résultant de l’augmentation de leur nombre entre deux extrémités fixes.

(5) Reste l’objection fondée sur la dépense du temps employé à parcourir un certain développement de canal. Dépense qui s’accroît à mesure que la chute de ses écluses devient moindre, de telle sorte, a-t-on dit, que la perte de temps qu’exigeraient des passages d’écluses trop multipliés, sur un espace donné, ne serait pas compensée par l’économie d’eau et d’argent que l’on pourrait obtenir dans la manœuvre ordinaire d’écluses à petites chutes, et dans les premiers frais de leur établissement.

(6) La recherche de l’expression rigoureuse du temps dont il s’agit, va réduire cette dernière objection à sa juste valeur.

Supposant d’abord le cas le plus simple, celui d’un seul bateau qui monte ou qui descend une portion de canal dont les écluses sont isolées, nous observerons que, soit qu’il monte ou qu’il descende, on aperçoit toujours le bateau d’assez loin pour, qu’avant son arrivée à l’écluse qu’il doit franchir, on ait le temps de remplir ou de vuider le sas de