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tend à devenir infinie lorsque la force élastique du milieu dans lequel il s’écoule tend à devenir nulle.

Mémoire sur la double réfraction.

Dans ce Mémoire, M. Biot commence par rappeler la série des découvertes progressives qui ont été faites sur la double réfraction de la lumière depuis Huygens, qui le premier trouva la loi de ce phénomène dans le spath d’Islande, jusqu’à Fresnel, qui en donna l’expression plus générale pour toutes sortes de cristaux, soit à un, soit à deux axes. M. Biot fait remarquer ensuite que, dans tous les corps cristallises doués de deux axes, on n’a jusqu’ici aperçu que des phénomènes symétriques autour de ces deux directions, quoiqu’il fût généralement concevable que cette symétrie pourrait ne pas exister toujours. L’idée d’une telle possibilité avait depuis long-temps engagé l’auteur à chercher comment, dans les cas de symétrie ou de non symétrie qu’offrirait accidentellement la nature, la loi analytique de la double réfraction pourrait être conclue des expériences seules, indépendamment de toute hypothèse sur la nature de la lumière, en partant du principe de la moindre action, qui, par son essence, paraît toujours, comme l’a montré M. de Laplace, devoir s’appliquer à cette classe de phénomènes, et en le combinant avec les expressions des vitesses représentées par des fonctions du second ordre des sinus et co-sinus des angles formés par les axes de chaque cristal avec les rayons réfractés ; expressions qui offrent jusqu’ici une approximation très-suffisante, à cause de la petitesse des changements que la réfraction absolue de chaque rayon subit dans les divers sens d’un même cristal.