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de la matrice, et à l’empêcher de se porter vers la partie la plus déclive.

M. Geoffroy-St-Hilaire a continué ses recherches sur la physiologie des monstres.

Depuis long-temps il pense que, lorsque des viscères se montrent au dehors de la cavité qui devrait les contenir, c’est parce qu’ils ont contracté, pendant que l’individu était à l’état d’embryon, quelque adhérence avec les membranes extérieures, et que les téguments qui devaient les recouvrir, n’ayant pu les embrasser, sont demeurés incomplets et ouverts.

Il a observé cette année un nouvel exemple de la puissance de cette cause. Un poulet naissant s’est trouvé avoir la tête repliée contre l’abdomen et hors d’état de se redresser ; des adhérences l’avaient attachée au vitellus ; et, à mesure que le jaune pénétrait dans le ventre, il l’en rapprochait davantage. Une peau rougeâtre, de forme cylindrique, servait de lien, et cette peau, remplie par le cerveau, n’était autre que la dure-mère : les lobes cérébraux et optiques, entraînés par les adhérences, sortaient hors du crâne, dont les os supérieurs, demeurés très-petits, entouraient comme un anneau l’ouverture par laquelle ces lobes sortaient ; le cervelet était demeuré en place. Dans une autre circonstance, il a trouvé, à la vérité, le cerveau sorti du crâne et toutefois recouvert par les téguments extérieurs, la peau et même les plumes : mais il pense que, dans ce cas, l’adhérence qui avait empêché le crâne de se fermer avait cessé assez tôt pour que la peau eût le temps de prendre son développement ordinaire.