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M. Velpeau a présenté un Mémoire sur l’œuf humain, et particulièrement sur sa membrane la plus extérieure, celle qui a reçu le nom de Caduque. Elle est visible sur un grand nombre d’œufs avortés ; on la trouve tapissant la cavité de la matrice dans toutes les femmes qui meurent enceintes, et il en subsiste encore des lambeaux quelques jours après la mort dans les femmes qui étaient récemment accouchées. La plupart des auteurs pensent qu’elle se forme par une espèce d’exhalation de matière coagulable. Suivant M. Velpeau, cette matière se concrète en une espèce d’ampoule ou de sac sans ouverture, de sorte que l’ovule fécondé, après avoir traversé la trompe, pousse devant lui la portion de cette membrane qui lui ferme le passage, et se glisse entre elle et l’utérus ; mais, après qu’il s’est attaché à l’utérus et lorsqu’il prend de l’accroissement, la membrane, ainsi devenue double, l’embrasse et l’enveloppe partout, hors le point par lequel il adhère à la matrice : la lame externe de cette membrane tapisse alors l’utérus, et sa lame interne ou sa partie réfléchie recouvre le chorion. Elle est disposée par rapport à l’utérus et à l’ovule comme la plèvre par rapport à la poitrine et au poumon.

M. Velpeau a bien constaté que la membrane caduque n’a point d’ouverture, que son intérieur est rempli d’une humeur limpide, rosée, filante, qui s’oppose à l’oblitération de sa cavité, et qui fait qu’à l’époque même de l’accouchement, elle peut encore se diviser en deux feuillets.

M. Velpeau n’adopte pas l’opinion des auteurs qui ont cru voir des vaisseaux dans la membrane caduque ; il la croit, avec Haller, formée par simple concrétion, et propose de la nommer anhiste, c’est-à-dire sans texture. Il la regarde comme destinée à forcer l’oeuf de s’implanter sur un point donné