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porc-épic, dont la grandeur lui a paru propre à éclairer sur la structure et le développement des poils ; ces dernières productions n’étant en quelque sorte que des épines plus grêles et plus flexibles.

Les épines du porc-épic sont toujours implantées par séries transversales de sept, neuf ou onze, ordinairement placées les unes au-devant des autres. Malgré leurs variétés de grandeur, de forme et de couleur, elles sont toutes composées d’une enveloppe dure et cornée, striée en longueur à l’extérieur, et produisant à l’intérieur autant de cannelures saillantes qu’elle a de stries au dehors ; tout le vide laissé par ces cannelures est rempli d’une substance spongieuse.

L’organe producteur de l’épine se compose d’un bulbe gélatineux, élastique et rempli de beaucoup de vaisseaux, et de deux tuniques membraneuses, dont l’externe s’unit plus ou moins à la peau, et dont l’interne, qui enveloppe immédiatement le bulbe, se termine et se confond avec l’épine à sa partie inférieure. Le bulbe a des stries profondes, dans lesquelles entrent des lames saillantes de la tunique ; et ces lames se continuent avec les cannelures internes de l’épine, comme la tunique elle-même avec son enveloppe cornée : l’épine croît par en bas, et, par le développement et le durcissement graduel de sa partie inférieure ; sa croissance dure aussi long-temps que le bulbe et la tunique qui l’enveloppent conservent leur activité ; mais lorsque l’épine s’achève et prend une racine, ces deux organes s’oblitèrent ; c’est le bulbe qui dépose la matière spongieuse de l’épine, et c’est la tunique interne qui donne l’enveloppe cornée et ses cannelures intérieures.

Il arrive, en certains cas, que le bulbe s’oblitère avant la