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qui a fait penser à M. Geoffroy-Saint-Hilaire que les girafes du Cap et celles de Nubie pourraient bien ne pas appartenir à la même espèce.

Deux faits curieux et nouveaux pour l’anatomie comparée résultent de l’examen de ces pièces : le premier, c’est que les cornes de la girafe ne sont pas simplement, comme les noyaux des cornes des bœufs ou des moutons, des productions des os frontaux, mais qu’elles constituent des os particuliers, séparés d’abord par des sutures, et attachés à la fois sur l’os frontal et sur le pariétal ; le second, plus important peut-être encore, c’est que la troisième petite corne, ou le tubercule qui est placé entre les yeux en avant des cornes, est elle-même un os particulier, séparé aussi par une suture, et attaché sur la suture longitudinale qui sépare les deux os du front. Cette circonstance affaiblit les objections que plusieurs auteurs, et surtout Camper, avaient faites contre l’existence de la licorne, objections fondées sur ce qu’une corne impaire aurait dû être attachée sur une suture, ce qui leur paraissait impossible. Toutefois il ne résulte pas de là que la licorne existe ; et en effet, bien que partout la croyance populaire admette la réalité de cet animal, bien que partout on trouve des hommes qui prétendent l’avoir vu, tous les efforts des voyageurs européens pour le retrouver ont jusqu’à présent été inutiles.

M. Geoffroy-Saint-Hilaire a traité de l’oiseau que les anciens avaient nommé trochilus, qui débarrasse la gueule du crocodile des insectes qui l’incommodent ; les faits qu’il a constatés à ce sujet dans la Thebaïde, pendant l’occupation de l’Égypte par les Français, ont été publiés en 1807 ;