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plus forte à l’orient des Alpes qu’à l’occident. Partant de ces rapports uniquement donnés par l’expérience, M. Biot conclut, des observations faites à de hautes latitudes, la longueur du pendule telle qu’on l’observerait au pôle même. Il calcule pareillement la longueur du pendule équatorial, d’après les nombreuses expériences faites dans ces derniers temps sur le contour de l’équateur terrestre ; et il place entre ces longueurs valeur moyenne qu’il a trouvée lui-même, avec son fils, entre Bordeaux et Fiume, sur le parallèle de Ces trois résultats, qui devraient être équidistants dans l’hypothèse elliptique, se trouvent bien loin de l’être en réalité ; et ils offrent ainsi une confirmation nouvelle autant qu’indépendante des conclusions obtenues d’abord par les seules observations d’Europe. Leurs inégalités expliquent pourquoi les divers observateurs qui calculaient leurs expériences du pendule dans l’hypothèse elliptique, trouvaient généralement d’inégales valeurs pour l’aplatissement du globe, selon l’élévation plus ou moins grande des latitudes qui dominaient dans leurs stations. L’auteur retrouve en effet par ses trois coefficients, selon qu’il les combine, toutes les diverses valeurs ainsi obtenues. De là il conclut que les rapports de la pesanteur avec la figure de la terre sont beaucoup moins simples qu’on ne l’avait supposé. Il en infère que désormais les expériences du pendule, pour être utiles à la détermination de cette figure, doivent être faites systématiquement sur des arcs continus de méridiens ou de parallèles, et non pas sur des points isolés auxquels le hasard seul pourrait donner quelque intérêt local. Enfin, il fait remarquer que la longueur du pendule variant ainsi sur les méridiens, et même sur les parallèles, d’une manière qui paraît fort inégale et