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donner avec la solution d’alun bouillante une liqueur d’un rouge-rosé très-pur, dont on peut retirer une belle laque.

Il reste à savoir si l’alizarine et la purpurine sont bien réellement deux principes immédiats distincts, ou si la première n’est pas une purpurine altérée par quelque mélange : c’est ce que MM. Colin et Robiquet ont été invités à examiner. Dans le cours de leurs expériences, ils sont parvenus à quelques résultats pratiques. Leurs procédés leur donnent les moyens d’assigner la vraie valeur des garances venues dans des sols et à des expositions différentes, et qui, comme on sait, varient beaucoup pour la quantité de matière tinctoriale qu’elles contiennent ; ils ont reconnu que certains degrés de fermentation n’altèrent point la couleur rouge, et que l’on ne doit point jeter la garance qui les a subis ; ils ont préparé une laque qui aura des avantages pour l’art de la peinture, même après celle dont la fabrication a été découverte par M. Mérimée; enfin, en traitant la garance par l’acide sulfurique, ils ont obtenu une sorte de charbon qui contient la matière colorante à un état beaucoup plus pur que celui où elle se trouve dans la racine même, et que l’on peut aussi employer avec plus d’avantage pour la fabrication des toiles peintes.

Des membres ou des correspondants de l’Académie ont fait paraître sur la chimie des ouvrages généraux, qui, par leur nature, ne sont pas susceptibles d’être analysés ici, et dont nous ne pouvons rapporter que les titres.

Tels sont la cinquième édition du Traité de chimie de M. Thénard, le Nouveau Système de philosophie chimique