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D’après sa décomposition par le temps, et ce qui arrive quand on le distille sur un mélange de craie et de chlorure de calcium, M. Sérullas le regarde ou comme un mélange très-intime de proto-chlorure de carbone et de chlorure d’azote, ou comme un proto-cyanure de chlore. C’est cette dernière idée qui a paru la plus vraisemblable aux commissaires de l’Académie.

La théorie nouvelle dont nous venons de parler, et qui place le chlore, l’iode, le fluor, le brome et le soufre comme l’oxygène, dans la classe des substances électro-négatives qui peuvent produire des combinaisons analogues aux acides, et jouant le même rôle dans les combinaisons ultérieures, et la classification que l’on a faite en général de toutes les substances d’après leur électricité relative, ont conduit à reconnaître et à examiner une foule de composés dont on n’avait point d’idée auparavant, et à enrichir la chimie d’une foule prodigieuse de faits aussi nouveaux qu’importants. Ceux de ces composés qui se forment de deux combinaisons binaires, et sont par conséquent analogues aux sels proprement dits, ont dû fixer de préférence l’attention des chimistes ; et tels sont surtout ceux qui résultent de l’union de l’hydrogène sulfuré avec les sulfures métalliques, que M. Gay-Lussac a considérés comme des sels auxquels ce sulfure métallique tiendrait lieu de base : tels sont encore les doubles sulfures, les doubles cyanures, les doubles chlorures. Il arrive aussi que le sulfure, le chlorure d’un métal s’unit à l’oxide du même métal, d’où il résulte encore une longue série de produits analogues aux précédents.