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culaire, c’est que les matières entrent en combinaison par des nombres déterminés de molécules de chacune d’elles : on est même allé plus loin, et l’on a cherché à fixer ce nombre pour chaque substance dans chacune des combinaisons où elle peut entrer. Mais ici un mélange d’hypothèse a été inévitable, ou plutôt on a dû s’arrêter à un certain point, à celui qui est nécessaire pour rendre compte des combinaisons connues ; et quelquefois il arrive que la découverte de combinaisons nouvelles, où des substances entrent dans des proportions moins simples que celles que l’on connaissait, oblige de subdiviser par la pensée les molécules hypothétiques qu’on leur avait attribuées. Dans les substances que nous pouvons observer à l’état gazeux, et où nous pouvons déterminer les proportions par les volumes qui sont toujours faciles à mesurer, les résultats laissent beaucoup moins d’incertitude que dans les combinaisons des substances fixes ; mais l’on a du moins l’avantage d’appliquer cette méthode à celles de ces dernières substances qui passent à l’état gazeux par l’effet de la combinaison, et ces substances sont en assez grand nombre.

M. Dumas, jeune chimiste déjà connu par des travaux intéressants sur diverses branches des sciences naturelles, s’est occupé de ce genre de recherches. Toutes les fois que l’on combine deux gaz, la combinaison éprouve une contraction, et le volume qui en résulte est lui-même dans un rapport constant avec ceux des gaz combinés. Si l’on pouvait donc déterminer exactement la densité d’une combinaison binaire gazeuse où entrent une substance fixe et celle de son élément élastique, il resterait peu d’incertitude sur la densité de la vapeur qui en constitue l’autre élément, et qui est provenue