suadais d’entendre cette matière par ses causes, et qu’elle n’a en soi telles difficultés comme l’on estime vulgairement, je me suis adonné d’en décrire ce traité.... Mais veu que cette affaire est facile et sans difficulté aux experts en la nature des nombres radicaux.... sans laquelle on se tourmente en vain en cette matière, il reste encore de dire quelle est la cause de l’obscurité dudit dixième livre. Il faut donc savoir que les inventeurs de ces propositions se proposaient nombres binomiaux, et par les qualités qu’ils y découvraient.... ils ont décrit des lignes de semblables qualités.... et en ont exposé diverses propositions.... mais ils en ont détenu les nombres qui leur avaient la été guide assuré pour comprendre parfaitement la propriété d’icelles lignes, sans lesquels nombres ils ne pouvaient rien effectuer, et nous ont ainsi laissé ces lignes imparfaites.... de sorte qu’il leur était beaucoup plus facile d’inventer et de descrire ces lignes, qu’à autres entendre leurs propositions.... Par quoy les mathématiciens semblent aucunement avoir leurs raisons, confessant ne leur pouvoir animadvertir aucune utilité.... veu que l’on n’y traite point absolument, mais le tout par manière d’obscurs énigmes, et cela à cause (comme nous avons dit) que les inséparables nombres ne leur sont pas adjoints. »
Stévin trouve donc facile et clair tout ce qu’on regarde communément comme obscur et inintelligible ; mais c’est en refondant toute la doctrine, en lui donnant d’autres bases, et en la ramenant à une douzaine de formules extrêmement simples, dont il cherche les racines quarrées, qui lui fournissent des solutions faciles de toutes les questions, en assez petit nombre, auxquelles cette théorie se trouve applicable.
Clavius, commentateur d’Euclide, un peu plus ancien que Stévin, se rapproche bien plus de l’opinion de M. Peyrard. Il suit pas à pas la marche de son auteur, il n’ajoute que peu de