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SUR LE SUCRE DE BETTERAVE.

proportion de deux grammes et demi (environ quarante-huit grains) par litre de suc, en ayant soin de varier la proportion suivant le degré de consistance du suc. On brasse la masse du liquide dans tous les sens pendant quelques minutes. Alors on ranime le feu pour porter la chaleur du bain à quatre-vingts degrés, c’est-à-dire jusqu’au degré le plus voisin de l’ébullition. On enlève alors le feu du foyer. Il se forme par le repos une couche à la surface du bain qui, en demi-heure, acquiert de la consistance, et qu’on enlève soigneusement, avec l’écumoire, au bout de trois-quarts d’heure. Dès qu’on a écumé, on ouvre un robinet qui est placé à un pied du fond de la chaudière, la liqueur coule d’elle-même dans une chaudière quarrée : on ouvre ensuite un second robinet, qui est placé au niveau du fond de la chaudière pour la vider en entier, et l’on fait tomber la liqueur sur un filtre d’où elle se rend dans la chaudière quarrée.


ART. IV.


Formation des sirops.


La chaudière dans laquelle se rend le suc épuré doit avoir huit pieds de long sur cinq et demi de large et vingt-deux pouces de hauteur.

Dès que le fond de cette chaudière est couvert de liquide, on allume le feu et on porte, le plus promptement possible, à l’ébullition. Au moment le bain entre en ébullition, on y verse de l’acide sulfurique délayé dans vingt parties d’eau, et dans la proportion du dixième de la chaux employée ; on agite le bain pour que le mélange se fasse également : on peut employer avec succès les papiers teints avec le curcuma et avec le tournesol pour s’assurer qu’il n’y a dans le bain