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SUR LE SUCRE DE BETTERAVE.

opérant deux heures le matin de cinq à sept heures, et deux heures, depuis onze heures jusqu’à une heure après midi. Il est rare qu’on soit obligé d’employer deux heures et demie pour chaque opération.

Immédiatement après que l’opération de la rape est terminée, les personnes qui y sont employées s’occupent à nettoyer les rapes, à les laver, et à transporter, tout autour des rapes, les cinq milliers de betteraves qui doivent servir à une seconde opération. Pour que la pulpe soit de bonne qualité, il faut qu’elle ne présente qu’une pâte molle, sans mélange de parties de betteraves non broyées, car la presse, quelque force qu’on lui suppose, ne peut extraire qu’une faible portion de suc des fragmens de betterave qui n’ont pas été déchirés. Lorsqu’on se borne à écraser la betterave sous des meules, comme cela se pratique pour le cidre et le poiré, on n’obtient à la presse que trente à quarante pour cent de jus, tandis que, lorsqu’on les déchire par les rapes, on en extrait soixante-cinq à soixante-quinze pour cent.

2o À mesure qu’on forme la pulpe, on la soumet à la pression pour en extraire le suc : je commence par la soumettre à la pression de petites presses à levier, et j’en retire trente à quarante pour cent de suc, on porte ensuite le marc ainsi exprimé sous des presses beaucoup plus fortes qui en extraient encore autant, de sorte qu’on retire soixante-cinq à soixante-quinze pour cent de suc. L’opération est parfaite, lorsque le marc est assez desséché pour que la main, en le pressant fortement, n’en soit pas mouillée.

On donne cette pression à l’aide de fortes presses à vis de fer, à l’aide de la presse hydraulique, des presses à cylindre ou de la presse à cric. On peut même employer à cet usage