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MÉMOIRE

de cailloutage, sur laquelle on met de la paille : on dresse dans le milieu un piquet qu’on entoure, sur toute la hauteur, de bouchons de paille ; on entasse les betteraves tout autour du piquet et on en forme des quarrés de sept à huit pieds sur cinq à six de hauteur. On enlève ensuite le piquet, de manière que l’espace qu’il occupait devient une cheminee par où peuvent sortir les vapeurs qui s’échappent des betteraves. On recouvre ensuite les parois latérales, et la sommité de la couche avec de la paille de seigle ou d’avoine : on a l’attention d’établir en pente la sommité de la couche, pour que la pluie ne puisse ni filtrer ni séjourner, et l’on assujétit fortement la paille avec des liens pour la mettre à l’abri de la force des vents.

Il y a des cultivateurs, sur-tout dans le nord, qui, pour conserver leurs betteraves, les entassent dans les champs, les recouvrent de terre et enveloppent le tout d’une couche de bruyère ou de genêts pour que l’eau n’y pénètre pas.

Mais, quelle que soit la méthode qu’on adopte pour emmagasiner les betteraves, il y a des précautions générales et indispensables à suivre, dont dépend leur conservation.

1o Il faut avoir l’attention de ne pas emmagasiner les betteraves mouillées ; et, lorsque le temps le permet, il convient de les laisser dans les champs, pendant quelques jours, pour qu’elles sèchent.

2o Il ne faut recouvrir les betteraves que du moment qu’on est menacé d’une gelée, et avoir l’attention de les découvrir et de les laisser découvertes tant que la température est de quelques degrés au-dessus de la glace, pourvu toutefois qu’il ne pleuve pas.

3o Il faut visiter souvent les betteraves, et, si on s’aper-