nage des herbes étrangères : mais, en général, deux sarclages suffisent pour une récolte. C’est de l’argent bien placé que celui qu’on y emploie : le produit d’un arpent bien sarclé est au moins double de celui qui ne l’a pas été.
En général, on arrache les betteraves dans le courant d’octobre : on commence l’opération dans les premiers jours, et elle est terminée vers le quinze.
On ne doit pas regarder l’époque où il convient d’arracher la betterave comme une chose indifférente : celle que nous déterminons m’a paru la plus favorable pour les environs de Paris, et à une distance de quarante à cinquante lieues de la capitale ; mais personne n’ignore que, dans l’acte de la végétation, il y a une succession de produits différens qui se forment et se remplacent les uns les autres, de sorte que l’existence du sucre cristallisable dans la betterave n’a qu’un temps, et c’est ce temps qu’il faut choisir pour arracher. Dans nos climats du midi, par exemple, où la végétation est plus hâtive, vainement on a essayé d’extraire du sucre de la betterave arrachée en automne ; il paraît que, dans cette saison, l’époque de la saccarification est passée, et que le sucre s’est décomposé par les progrès de la végétation ou par une altération quelconque dans la betterave ; je puis citer, à l’appui de mon opinion, un fait bien constaté par M. Darracq, dont l’académie connaît les talens et le bon esprit : il y a trois ans que, de concert avec le préfet du département des Landes, M. le comte d’Angos, il forma le projet d’établir une sucrerie