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DANS LES TUBES CAPILLAIRES.

glissent les uns sur les autres, résistance qui altère plus ou moins promptement les surfaces entre lesquelles elle s’exerce.

Si donc les fluides où circulent dans les différens systêmes organiques n’avaient pas la propriété de mouiller les canaux qui les contiennent, ces canaux seraient bientôt usés par le frottement exercé contre leurs parois ; l’existence de ces systêmes soumise à l’action continue de cette cause de destruction n’éprouverait dans sa courte durée aucune des modifications innombrables qu’éprouvent les corps organisés de la nature par l’influence de la chaleur ; ainsi tous les êtres que son action semble vivifier, perdraient leurs plus précieuses fonctions et ne présenteraient en quelque sorte qu’un monde inanimé.

Placés dans un ordre de choses où tout est mystère autour de nous, lorsqu’à l’aide de l’expérience ou du calcul nous essayons de soulever le voile sous lequel la nature se cache, il est rare que nous parvenions à découvrir ses secrets, mais du moins nous sommes presque toujours sûrs de rencontrer dans le cours de nos recherches quelque nouveau sujet d’admirer la simplicité des moyens qu’elle emploie, et la perfection de ses œuvres.