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MOUVEMENT DES FLUIDES

Quant à l’expression de la viscosité d’un liquide quelconque correspondante aux autres degrés de l’échelle thermométrique, elle est, comme on sait, proportionnelle au cube de la densité de ce liquide à ce degré, et ne dépend par conséquent que de la détermination de celle-ci : détermination à laquelle il nous semble au surplus que l’on parviendra toujours d’une manière plus facile et plus sûre, à l’aide d’expériences aérométriques bien faites, que par des calculs établis sur des observations qui n’auraient pas directement cette détermination pour objet.

Nous sommes parvenus à exprimer généralement, par une équation, les conditions du mouvement linéaire déduites de la connaissance des forces accélératrices qui impriment ce mouvement, et des forces retardatrices en vertu desquelles il devient uniforme ou subit des modifications quelconques. Nous avons donc maintenant toutes les données nécessaires pour résoudre complètement les questions relatives à cette branche de l’hydrodynamique.

Quoique les géomètres et les physiciens s’en soient peu occupés jusqu’à-présent, ces questions considérées sous un point de vue philosophique n’en sont pas moins dignes de fixer l’attention par l’étendue et l’importance des fonctions que la nature semble avoir attribuées au mouvement linéaire des fluides. Ce mouvement, le plus simple de tous ceux dont l’hydrodynamique comporte l’idée, est aussi le plus universellement employé dans les opérations de la nature. C’est en effet par des tubes, ou des canaux capillaires, que circulent les différens fluides qui, dans les deux premiers règnes, constituent l’existence organique, et si l’action de la chaleur exerce toujours sur la plupart des phénomènes de cette exis-