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HISTOIRE DE L’ACADÉMIE,

nœud qu’au périhélie de l’orbite. Les observations futures pourront seules décider la question, mais il y a bien des chances pour qu’une comète si faible revienne bien des fois à son périhélie sans être aperçue.


Mémoire sur les Mesures agraires des anciens Égyptiens,
par M
. Girard.

On sait que les inondations du Nil, en confondant les bornes des héritages, ont obligé les Égyptiens à cultiver la géométrie ; on dit même qu’ils ont été les premiers précepteurs des Grecs ; il est vrai que l’on raconte aussi que Thalès apprit aux prêtres d’Égypte à déterminer la hauteur des pyramides par la longueur de leurs ombres ; et dans ce cas, la science géométrique des Égyptiens se bornait probablement à quelques pratiques grossières d’arpentage. Voyons si le nouveau Mémoire pourra jeter quelque lumière sur une question si difficile.

« Ce qu’on pratique aujourd’hui en Égypte est la représentation fidèle de ce qu’on y a pratiqué dès les premiers temps de la civilisation. » Ainsi les pratiques actuelles vont nous donner la mesure des connaissances que l’on peut accorder aux prêtres de cette contrée. « On conçoit que dans le mesurage des terres on aurait perdu beaucoup de temps si l’on avait mesuré l’aroure, (c’était un carré dont le côté avait pour longueur cent coudées d’Égypte, et dont la superficie était l’espace que deux bœufs pouvaient labourer en un jour), en appliquant successivement le long de cette ligne une coudée simple ; on remplaça la coudée par un de ses multiples… L’arpenteur tenant d’une main un long roseau, se place à l’extrémité de la ligne qu’il doit mesurer… Il trace avec ce roseau un léger sillon transversal, pour indiquer le point où cette extrémité répond ; il y soutient le plus près possible du sol l’extrémité postérieure du roseau, et trace de