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PARTIE MATHÉMATIQUES.

à Paris, n’ayant pas le loisir de calculer ces observations, le président Saron, qui était en prison, voulut bien se charger de ce soin, et Lalande lui faisait passer exactement les données nécessaires au calcul. La parabole, déterminée par Saron, fut le dernier travail de ce respectable et infortuné magistrat. Dans une note qui subsiste encore, il témoignait sa surprise de ce qu’il lui était impossible de représenter les longitudes observées mieux qu’à 16 ou 17′, et les latitudes mieux qu’à deux ou quatre minutes ; mais il est juste de remarquer que la comète était tout près du pôle de l’écliptique, et que ces erreurs réduites au parallèle de la comète deviennent beaucoup moins considérables ; au reste il suffit des erreurs en latitude pour s’assurer que l’orbite ne pouvait être parabolique.

En supposant l’orbite entièrement inconnue, M. Burckhardt a trouvé une ellipse dont voici les élémens :

Passage, 1793 nov. 28j.60631, lieu du périhélie, 75°. 58′. 58″.

Inclinaison, 47°. 35′. 5″, nœud, 359. 4′. 48″.

Log. demi-grand axe, 0.7225030, log. paramètre, 0.3853764

Log. dist. périhélie, 0.1461360, excentricité, 0.7347635.

Révolution, douze ans et demi à-peu-près.

Cette ellipse ne représente la dernière longitude qu’à 47′ ½ près, et les latitudes à 1 ½.

En supposant connu le demi-grand axe et la révolution de dix ans, on aurait,

Excentricité, 0.701355 ; distance périhélie, 1.38859 ; périhélie, 75°. 49′ ; inclinaison, 46°. 55. Cette ellipse ne représente pas mieux l’observation du 8 décembre.

La conclusion de M. Burckhardt est qu’avec des observations si peu sûres, et dans de pareilles circonstances, il est impossible de prononcer sur l’identité de deux comètes, quelque vraisemblable qu’elle ait paru d’abord. Si les deux comètes n’en font qu’une, il faudra supposer un mouvement considérable tant au