Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lxvi
séance publique du 27 mai 1875.

charge qu’en temps de nécessité, il ne l’abandonnerait plus.

Qu’attendre du corps médical tel qu’il existait alors, composé d’hommes sans instruction première, sans études spéciales, de vie et de mœurs inconnues, comme le dit un chroniqueur du temps ? C’est en vain que par des mesures sévères on cherchait à arrêter le fléau de ces prétendus guérisseurs ; l’évêque de Toul, en 1515, les excommunie et les frappe d’amendes arbitraires ; le duc Raoul enjoint, sous peine de mort, à ceux qui se mêlaient de médecine, de donner auparavant des preuves de capacité. L’absence d’enseignement médical empêchait l’instruction de se répandre ; sur 44 médecins rétribués par les ducs, de 1471 à la fin du xvie siècle, 5 seulement sont qualifiés de docteurs[1], et pour les maladies graves, les souverains faisaient venir des médecins étrangers. Un centre d’instruction médicale devenait nécessaire, il va se former bientôt, en se rattachant à une institution importante qui modifie puissamment l’état intellectuel du pays.

  1. Une note manuscrite de M. Lepage, extraite des comptes des receveurs généraux, renferme les noms de 44 médecins qui ont reçu des honoraires des ducs de Lorraine, de 1471 à 1720. Avant la fondation de l’Université, 5 médecins seulement ont le titre de docteur. Anucius Foès, Antoine et Nicolas Lepois, figurent sur cette liste ; elle comprend en outre 44 chirurgiens, de 1463 à 1729 ; 4 sages-femmes, de 1492 à 1505 ; 18 apothicaires, de 1478 à 1669 ; 4 vétérinaires, de 1492 à 1562.