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jacques callot.

quel, tout en formant aux arts du dessin son propre fils (Israël), se plaisait à donner des leçons au fils de son ami.

Jacques était admis aussi à voir travailler, mais du burin, l’habile Ducrocq, maître de la Monnaie de Lorraine. Et chez ces artistes, il en rencontrait d’autres : le peintre Bellange, par exemple, qui, arrivant d’Italie, ne pouvait manquer d’éveiller par ses récits la curiosité d’auditeurs novices si puissamment prédisposés.

De telles ardeurs de voyage, le premier des deux écoliers, Israël Henriet, put bientôt, son père étant venu à mourir, parvenir à les contenter ; car il reçut permission maternelle pour aller continuer ses études à Rome, alors la capitale des Beaux-Arts. Jacques Callot, moins heureux, n’obtint pas de sa famille le même assentiment. Outre qu’il était d’un âge plus tendre que son camarade, il semblait presque assuré, dans le monde, d’une position suffisamment élevée, qui n’eût pas besoin d’être achetée par la conquête d’une notoriété rétribuée, et qui lui permit de se contenter de remplir les devoirs sociaux ordinaires d’un homme de bonne compagnie ; ou du moins, de ne faire, du culte des Muses plastiques et graphiques, que l’ornement de loisirs élégants plutôt que le labeur principal de sa vie.