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pièces d’archives

le Corps municipal menace de sévir dans le cas où par leur conduite la tranquillité serait troublée : il leur rappelle le respect et les égards dus à ces prêtres. Les commissaires se rendent à la maison de la ci-devant Congrégation, ils ne peuvent obtenir le serment prescrit, ils dressent procès-verbal[1]. À Gerbéviller (26 juin 1790), le Corps municipal se rend à la maison des Dames religieuses, il leur donne lecture de la loi du 17 avril et les invite à prêter le serment… ; « lesquelles Dames ont dit unanimement qu’elles étaient bonnes patriotes sans prêter ce serment, que leur conscience leur interdisait ». En conséquence, le Corps municipal s’est retiré après avoir invité lesdites Dames à continuer leurs fonctions jusqu’à ce qu’il en soit autrement ordonné par MM. les administrateurs du département[2]. À Pont-à-Mousson, à Saint-Dié, à Mirecourt, dans presque toutes les villes, j’ai constaté sur les registres une même attitude et aussi les efforts tentés par les municipalités pour conserver à la jeunesse des maîtres justement honorés.

À Nancy, le 17 juillet 1790, on n’a modifié en rien les anciens usages ; Marguerite Blaise, âgée de 25 ans, « supplie MM. le Maire et les officiers municipaux de tenir école ouverte et publique en cette ville, pour y enseigner la grammaire fran-

  1. Archives municipales de Lunéville.
  2. Archives départementales.