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et documents inédits.

l’on vante trop. Au milieu du tumulte, il interpelle ses collègues de dire s’ils ont lu ce plan volumineux dans son entier ; plusieurs voix : Oui, oui ! Eh bien, je soutiens, moi, que vous n’y avez rien entendu !

Deux causes principales, l’une matérielle, l’autre morale, troublent l’existence paisible et séculaire de nos établissements scolaires : la loi qui déclare les biens du clergé biens nationaux et celle de 1790 sur la constitution civile du clergé. L’inquiétude s’empare des esprits, on hésite à prêter le serment, les religieuses de la Congrégation surtout se distinguent par leur opposition aux prêtres constitutionnels. Les sœurs de la Charité de Lunéville, chargées de l’instruction, déclarent qu’elles n’auront aucune communauté avec le clergé assermenté et qu’elles ne fréquenteront plus l’église paroissiale. Le Conseil a cru devoir s’assurer de leurs intentions (26 juillet 1791) : il a vu avec regret que, malgré ses représentations et ses efforts, elles persistent par motif de conscience ; il consulte le Directoire du département sur un objet qui intéresse l’utilité et la tranquillité publiques. Le 29 juillet, le Directoire, après en avoir référé au Ministre de l’intérieur, décide que les sœurs ne seront pas troublées dans l’exercice de leurs fonctions de charité. Le 2 août, le Frère supérieur des écoles refuse de conduire ses élèves à la paroisse. Le 20 mars et le 24 avril 1792, les sœurs repoussent les prêtres conformistes ;